Cuges et son festival de Jas

Quand le Jas est là...

(m.a.j. février 2016)


Une balade sans grosse difficulté, et même reposante, à faire au  printemps. Une balade dans les alentours de Cuges les pins pour découvrir les Jas, ces bergeries utilisées jadis pour héberger les troupeaux et autres travailleurs de nos collines.

Trois de ces jas sont facilement accessibles : le Jas de Micéou, celui de Silvain et celui de Frédéric. Ces trois jas ont été restaurés, soit par leur propriétaire pour le premier, soit par le département pour les autres.

La boucle peut être réalisée dans un sens comme dans l'autre. La saison idéale est le printemps, fin de printemps, période où la majorité des végétaux sont en fleur, avant le gros soleil de l'été.

1 - Première boucle au printemps


Lors de notre balade de printemps, nous avions décidé de limiter la boucle à deux jas seulement. Le joli Jas de Micéou ayant été visité il n'y a pas très longtemps, et en le remplaçant par une visite à la chapelle Saint-Antoine.

Départ place de l'église

Notre départ, pour certains, c'était  devant l'église, pour d'autres, c'était devant la coopérative vinicole. C'était bien-sûr en fonction de leur religion, sachant que les deux bâtiments se font face... Et ce doit être pratique pour le vin de messe...

Départ à la fraîche, de bonne heure, enfin... de bonne heure de retraité. En cette fin mai, le soleil risque de taper...
Clos Reynier, la balade démarre par sur le chemin du Petit Nice. Nous longeons les jolis murs en pierres sèches de bancaous entretenus et bordés d'iris, avant de nous retrouver dans la nature, sur un petit sentier fleuri qui longe le vallon de Sainte-Madeleine.
Les fleurs et leur couleur nous accompagnent dans notre montée. Oui une bonne montée. Tout le monde sait que lorsque l'on sort de Cuges, ça monte et quand on arrive à Cuges, ça descend.

Ciste commun

Les cistes, roses ou blancs exposent leurs plus belles fleurs aux pétales en papier crépon.
Les élégantes fleurs jaunes des grands genêts embaument et leur fragrance est transportée par un petit air frais.

Fleur de Genêt


Des pois de senteurs dépassent des touffes de thym et d'aphyllanthe.

Des murets en pierre et les sillons de part et d'autre du sentier nous indiquent que nous sommes sur un ancien chemin charretier ; les sillons ayant été creusés jadis par les charrettes des travailleurs de la garrigue. Nous suivons sagement le balisage bleu.
Les grandes auges construites ou naturelles, pleines de boue, nous rappellent que les sangliers ne doivent pas être bien loin...

Les touffes de fleurs bleues du Lin de Narbonne colorent les bords du chemin.
Grandes ombelles blanches appréciées par les insectes

La montée dans ce sentier fleuri se termine, mais la montée continue... La balade alterne des passages sur le large chemin de la DFCI, et des passages à travers un chemin ombragé, balisé de jaune.



Les parfums, eux-aussi se succèdent. Les chèvrefeuilles rivalisent avec les genêts. Les touffes de santoline se couvrent de boutons jaunes.

Chèvrefeuille
En se rapprochant des versants sud de la Sainte-Baume, on retrouve des Asphodèles qui sont en train de sécher, couvertes de boules. Iris et tulipes se préparent à leur survie estivale. Les santolines, elles, démarrent leur floraison.

Santoline en bouton

Lors des passages où la végétation se fait discrète, côté Sainte-Baume, nous pouvons apercevoir la boule et l'antenne du Pic de Bertagne et les grandes échelles du Saint-Pilon. Côté sud, c'est la côte varoise et la mer.



Comme souvent dans nos randonnées, nous croisons les témoignages d'une importante activité forestière. Les amoureux des vieilles pierres peuvent pousser la balade jusqu'au Four à cade pas très éloigné. Avec un peu d'attention, on remarquera facilement la présence de ruines et de puits.

Traversée d'un sentier fleuri

Jas de Sylvain

En fin de montée, après un premier plateau, nous découvrons le Jas de Sylvain. C'est le nouveau Jas de Sylvain. Plus rien à voir avec la vieille ruine qui nous avait hébergés, il y a plusieurs mois, le temps d'un casse-croûte. Le Jas est maintenant coiffé d'une nouvelle et grande toiture, les murs ont été consolidés.

Le Jas de Sylvain et sa nouvelle toiture


Après une petite visite des locaux encore en chantier, nous posons nos fesses sur les bancs en bois qui courent le long de la façade.
 Arrêt aux stands décidé à l'unanimité, même si c'est un peu tôt. Gros déballage de victuailles... de blagues et... d'anecdotes...
Les curieux jettent un œil sur la belle citerne aux trois quarts pleine.  Cette citerne, construite en contrebas,  recueillait les eaux de pluie qui courraient sur la toiture. Les citernes étaient indispensables pour abreuver le bétail. Elles étaient capables de conserver plusieurs mètres cubes d'eau de qualité pendant les mois de sécheresse.
Les amandiers sont toujours là pour apporter un peu d'ombre. Pour les gourmands, les amandes qu'offrent ses beaux arbres sont très belles, mais... très amères !


Immortelles

Etirements, dérouillage d'articulations et c'est reparti.  La descente est la bienvenue.  Mais le soleil nous impose un nouveau déballage de couvre-chefs et de jurons... Côté senteurs, les touffes d'immortelles diffusent leur parfum de curry et de camomille...

Jas de Frédéric

Au détour d'un virage, en contrebas, les tuiles du Jas de Frédéric sortent des arbres.

Le Jas de Frédéric


Le Jas de Frédéric


La restauration du Jas de Frédéric est plus ancienne et plus aboutie. Cette belle bâtisse et ses aménagements peuvent accueillir de nombreux randonneurs. Les bancs et les espaces semblent vous attendre.
Nous ne nous attardons pas. La visite est rapide. L'intérieur du jas, bien qu'aménagé, est un peu obscur...
Au pied du jas, un grand bassin permet de collecter les eaux de pluie. Le bassin est plein et les roseaux à massette pointent leur tête.

Jas de Frédéric - Bassin de rétention des eaux de pluie peuplé de roseaux à massette

Chapelle Saint-Antoine

Pour le retour vers Cuges, nous empruntons un sentier qui court dans un vallon ombragé et peuplé de fleurs. Cet agréable sentier traverse les lacets du DFCI et raccourcit le trajet.  
Après moult palabres, nous avons décidé qu'un bonjour à Saint-Antoine était de rigueur. Il paraît que le Saint vous fait retrouver ce que vous avez perdu. Ca marche peut-être pour la jeunesse...
Le raidillon d'accès à la chapelle a sollicité nos mollets, mais l'évocation des pèlerins qui faisaient cette grimpette à genou a relativisé nos douleurs.

Saint-Antoine et l'enfant Jésus


La Chapelle Saint-Antoine

La petite Chapelle est fermée ; Saint-Antoine et l'Enfant Jésus sont bien là.
La plaine, le poljé comme disent certains, est toujours aussi belle sous le soleil...
Retour vers le village par le petit escalier qui se faufile entre les maisons.

2 - Une deuxième boucle en hiver

Pour la balade de cet hiver, ce sont les trois jas que nous avons mis à notre tableau de chasse, en parcourant la boucle dans l'autre sens : Frédéric, Sylvain, Michéou.

Jas de Frédéric

Si le sentier démarre au même endroit, nous laissons rapidement les bancaous et le DFCI pour la monter vers notre premier Jas. Le parcours alterne les petites montées en sous-bois et les escaliers sauvages. Les pauses "anecdotes" permettent de souffler un peu...

11 heures 30, nous avons parcouru près de 7 kilomètres et nous sommes devant le grand bassin du Jas de Frédéric.

Profitant de la cheminée du Jas de Frédéric, les grillades se sont invitées au menu de midi.
Le soleil n'était pas de la fête, mais deux bonnes bouteilles apportèrent assez de chaleur pour faire oublier son absence...

Repas côté terrasse, avec vue sur la mer et sans supplément ! Vin aidant, nous avons eu droit à un supplément de galéjades...

Jas de Sylvain


Deuxième étape : Le Jas de Sylvain. Il n'a pas bougé depuis l'an dernier, son amandier est en fleur. Visite rapide du Jas, de sa citerne et le chef donne l'ordre de lever le camps !

Jas de Michéou

Même si toutes les fleurs n'étaient pas au rendez-vous, la balade en février est agréable et les jas accueillants. En particulier, le Jas de Michéou amoureusement décoré, dernière étape de cette sortie hivernale.

Le Jas de Michéou noyé dans les arbres

Après une halte sur la terrasse de cette jolie bergerie, admiratifs des travaux réalisés, c'est le retour vers Cuges.

Côté fleurs, ce n'était peut-être pas encore le printemps, mais la Barlie de Robert narguait les cistes pas encore en bouton.

Barlie de Robert entourée de ciste, de kermès et de thym

Le retour suit le chemin forestier. La plaine et le village se rapprochent au fil des kilomètres.

Entre les passage nuageux, le vert de la plaine, le poljé

Retour vers l'église et la boucle est bouclée

Fleurs rencontrées


Genêts, ciste rose et blanche, chèvrefeuille, immortelle, santoline, lavandin, tulipes sauvagesasphodèle, iris, orchidée sauvages, romarin, thym, aphyllanthe de Montpellier, lin de Narbonne ...

Le parcours


Durée : compter 5 bonnes heures de marche voire 6 si l'on met le Jas de Micéou ou le four à cade au menu.
Parking : centre ville.

Longueur de l'itinéraire : 17.28 km
Denivelé positif cumulé : 546 m
Denivelé négatif cumulé : 557 m
Altitude maxi : 657 m
Altitude mini : 185 m
Altitude moyenne : 494 m

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Thym - Farigoulette

Le thym, synonyme de Farigoulette, synonyme de Provence


Il en existe plus de 300 espèces mais le vrai, l'original, le Thymus vulgaris, c'est celui de nos collines provençales. Celui qui pousse dans des endroits impossibles, celui qui parfume et fleurit vos promenades. Celui qui arrive à survivre dans un trou sur une dalle calcaire brûlée par le soleil estival. Celui qui n'est pas rancunier ; qui vous offre son parfum quand vous l'écrasez de vos pieds aveugles !

Thym - Farigoulette en fleur (sommet du Pic de Bertagne)

Côté histoires et légendes

Les Égyptiens et les Étrusques se servaient du thym pour embaumer leurs morts. Les Grecs en brûlaient devant leurs temples et sur les autels pour les purifier. Il était associé au culte de la déesse Hécate. On dit que le thym serait né des larmes de la Belle Hélène lors de la guerre de Troie. Comme les Grecs (Dioscoride), les médecins, les botanistes et les naturalistes romains (Pline l’ancien) reconnaissaient ses vertus médicinales et autres.
Le thym a été le symbole du courage, de l'Antiquité jusqu'au Moyen-Age où les chevaliers partaient au combat avec une branche de thym entourée d’abeilles, brodée sur leur écharpe. En langage des fleurs, le thym signifie « vous resterez présent dans mes souvenirs » ou « vous m’émouvez ». De nos jours, le thym est reconnu pour ses qualités en cuisine (provençale et autre), en pharmacie (thymol).

Côté littérature

Je reconnais l'émanation de chaque plante, je les sens passer l'une après l'autre dans l'air qui les emporte. Maintenant, c'est le thym sauvage de la colline; tout à l'heure, c'étaient les narcisses du lac (Sand, Lélia, 1833, p. 92).
Le poisson nettoyé et vidé, on le coucha sur un lit de fenouil et de thym odorant que Marthe avait cueilli au jardin, à tâtons (Moselly, Terres lorr., 1907, p. 182).
L'ail sauvage même, et les œillets de sable, et les farigoulettes (Claudel, Protée,1927, p. 364).
Une petite feuille de « farigoulette » (Colette, Pays. et portr.,1954, p. 169)
Je reviens par le raidillon où mon pied écrase... les thyms et toutes ces farigoulettes sèches... Arnoux, Rhône,1944, p. 217.
Le serpolet a les feuilles petites, plates, ovales, presque sessiles, garnies à la base de poils raides (Kapeler, Caventou, Manuel pharm. et drog., t. 2, 1821, p. 665).
En été, les mousses ont multiplié, le thym et le serpolet abondent, et les sucs partout fermentent (Pesquidoux,Chez nous, 1921, p. 34).

Côté botanique

Thym ? Tout le monde connait le thym ? Oui et non. Ma grand-mère ne me préparait pas des infusions de thym, mais de farigoulette ! Et pour son civet, quand elle avait fini d'espiller son lapin, ce qu'elle mettait dans son bouquet garni, c'était pas ni du thym, ni du serpolet, c'était de la farigoulette (farigoulo en provençal) ! Vous trouverez sur Internet tous les renseignements sur les espèces de thym. Simplement quelques précisions.
Famille : labiacées comme la sarriette, le romarin, la lavande.
Le serpolet et la farigoulette (ou farigoule) sont des thyms :
- La farigoulette est le nom occitan du Thymus vulgaris, celui qui pousse dans la garrigue.
- Le serpolet est le Thymus serpillum, celui qui décore vos rocailles et vos jardins.
Et là je vous entends me dire : Oui mais... Pas si simple... Car pour certains, la farigoule correspond au Thymus vulgaris et la farigoulette au Thymus serpillum... Mais quelle est la différence entre farigoule et farigoulette et entre Thymus vulgaris et Thymus serpillum ?
Bon ! Stop, vous m'embrouillez... Tout dépend dans quel coin de la Provence il a été cueilli et où on a grandi !
Puisque vous insistez : Le thym est aussi connu sous d’autres noms : Thym commun, Thym maraîcher, Thym des jardins, Pote, Mignotise des Genevois, Thym citron et serpolet, Férigoule, Férigole, Ferricula et cetera (cetera n'est pas un synonyme de thym).

Maj : 18 avril 2020

Santoline

Une plante en argent... et or

La santoline vous accompagne discrètement lors de vos randonnées et, comme l'immortelle et le thym, cette plante aromatique borde les chemins de randonnée. Au printemps, sa touffe argentée se couvre de petites fleurs jaunes groupées en capitules.

Ses feuilles plumeuses ressemblent aux écailles des cyprès, d’où le nom de « petit-cyprès ».
Mais ce petit arbrisseau ne pique pas du tout. La plante reste douce au toucher et dégage une odeur forte lorsque l'on frotte ses feuilles entre les doigts.


Santoline en bouton (Chemin des Jas - Cuges)

Au bord des sentiers, la plante peut dépasser les cinquante centimètres et former naturellement une grosse boule. Parfois Dame-Nature rend jaloux les jardiniers.

En fleur, cette plante particulièrement mellifère offre le gite et le couvert aux butineurs et à leurs ennemis.

Résiste...

Dans les milieux moins hospitaliers, les santolines résistent. Fini les grosses touffes. pour survivre, il faut ramper, s'accrocher, se cacher...
Mais la plante est généreuse et en juin, elle ne manquera pas de vous offrir ses capitules dorées.

Santoline rasante (Joug de l'Aigle - Sainte-Baume)

Côté légende

On utilisait jadis la santoline comme antimites dans les armoires à linge, soit en rameaux, soit en petits sachets ou en petits bouquets, comme on le fait avec les fleurs de lavande. 
Pour les jardiniers, elle éloigne certains nuisibles comme la piéride du chou.
En médecine, son huile essentielle est connue pour ses propriétés emménagogues, vermifuges et antispasmodiques. 

Côté botanique

Noms communs : Santoline petit-cyprès, santoline argentée, santoline grise
Nom scientifique : Santolina chamae cyparissus, sous-arbrisseau de la famille des Astéracées appartenant au genre Santolina.
En France, elle est originaire de la région méditerranéenne.
Classification supérieure : Santolines




Globulaire Alypon ou Séné de Provence

Du bleu sur les pentes, au milieu des éboulis, en février ! Mais quelle est donc cette plante qui expose ses jolies fleurs bleues au soleil ?

C'est le Globulaire Alypon ou Séné de Provence. Globulaire ? Evident : à cause de la forme globuleuse de son inflorescence et Alypon, moins évident,  du grec Alypon qui calme la douleur, en référence à ses propriétés médicinales. Oh purge !

Pour les randonneurs, il est synonyme "le printemps n'est pas loin !" quand ils le découvrent sur les pentes ensoleillées.



Les touffes bleues  colorent la garrigue en fin d'hiver. Les fleurs sont coriaces et il n'est pas rare d'en apercevoir entre octobre et mai ; boutons et fleurs fanées se mélangent. Floraison perturbée par la clémence des hivers.

Fleurs fanées, nouvelles fleurs et boutons cohabitent


Un peu de botanique

Noms communsSéné de Provence, globulaire Alypon, globulaire Turbith, globulaire vulgaire, globulaire ponctué, herbe terrible, boulette, marguerite bleue... A noter que nom turbith est un emprunt à l'arabe turbid, nom de divers purgatifs...
Nom latin : Globularia alypum L.
Famille:  Globulariaceae
On le trouve : Indigène en région méditerranéenne française continentale et sur tout l'ouest méditerranéen, sur les pentes ensoleillées et caillouteuses.
Floraison : joli bleu nuancé, de janvier à mars, parfois d'octobre à mai !
Port :  Sous-arbrisseau, touffes

Sainte-Baume - Boucle Saint-Pilon et Pas de l'Ai

Pour une fois, j'arrive en avance (c'est à dire pas en retard). Le parking de l'Hostellerie de la Sainte-Baume est vide, juste un camping-car.
Grosses flaques d'eau encore gelées, herbe toute blanche, fait pas chaud. Le Plan-D'Aups, en hiver, c'est pas Marseille...

Je découvre le menu : montée jusqu'au Saint-Pilon, traversée de la Sainte-Baume par le chemin des Crêtes jusqu'au Pas de l'Ai et retour par le "Sentier Merveilleux" .

Tout le monde est là. Démarrage à fond la caisse (sur le plat). La balade commence par le chemin classique qui monte vers la Grotte, le chemin des Roys, avec les escaliers, les oratoires. Mes genoux me signalent qu'il y a des escaliers, mais je l'ai déjà dit, il y a des escaliers.

Aujourd'hui pas de Grotte au menu. Mais au croisement des chemins, après la montée du Canapé, sous l'Oratoire où Marie-Madeleine découvre Jésus ressuscité, nous prenons le chemin qui monte vers le Saint-Pilon. C'est le GR9 que l'on ne quittera que quelques mètres avant le Pas de l'Ai.

Sur le chemin qui montait à la Grotte et au Saint-Pilon, ces oratoires étaient au nombre de sept.
1 - "Marie-Madeleine délivrée des sept démons", dont il ne reste que le pilier.
2 - "Marie-Madeleine au pied de Jésus" dont il ne reste que le pilier.
3 - "Marie-Madeleine et sa soeur Marthe écoutant Jésus".
4 - Près des 3 Chênes, "Marie-Madeleine au pied de la croix".
5 - "Les deux anges apparaissant à Marie-Madeleine au sépulcre". Au croisement des chemins de la grotte et du Saint-Pilon.
6 - "Marie-Madeleine auprès du Seigneur ressuscité". Dans la montée vers le Saint-Pilon.
7 - "Marie-Madeleine en Provence". Près du Saint-Pilon. N'existe plus.

On passe souvent à côté de ces oratoires sans leur porter trop d'attention. Pourtant ils ont fait l'objet de restaurations importantes. Prenez un peu de temps et vous découvrirez les fers à cheval, les signatures et les dates gravées dans la pierre par les Compagnons.

La Chapelle des Parisiens

Petit arrêt à la Chapelle des Parisiens construite en 1629, appelée aussi Chapelle des morts. Une attention sur la qualité de la restauration des murs, des pierres taillées et surtout du toit en lames de bois.
Encore quelques escaliers et nous sommes au sommet.

Derniers escaliers avant le Saint-Pilon



Orientées au nord, les chandelles de glace décorent les rochers.



Le Col du Saint-Pilon


Ce jour-là, la Chapelle était gardée par des chèvres


La Chapelle domine la Grotte et la forêt jusqu'à l'hostellerie. Son nom vient du Provençal "pieloun" qui signifie pilier. Puisque la Chapelle a remplacé le pilier érigé au quinzième siècle (1463). Il supportait une statue de la Sainte accompagnée par des anges. La chapelle date de 1618 et a été restaurée en 1795, 1835 et 2015.


Arrivés sur la crête, nous laissons la chapelle du Saint-Pilon à notre droite et suivons le sentier vers l'est, toujours sur la crête.

Depuis le Saint-Pilon, l’Hostellerie est encore visible, noyée dans le vert des terres semées et le gris de la forêt.

Hostellerie de la Sainte-Baume depuis le Saint-Pilon


Côté légende et histoire

Un petit mot sur ce chiffre sept qui fait l'objet d'une discussion. Initialement les Oratoires étaient au nombre de sept. La légende dit que les anges transportaient la Sainte sept fois par jour, de la Grotte au Saint-Pilon, pour prier.
Une croix, érigée sur un rocher non loin du col, rappelle le lieu du décès d'un chanoine, le 7 septembre 1957 à 76 ans (i. e. dans sa soixante-dix-septième année), après une agonie qui dura 3 jours et 4 nuits...

Côté découverte

Le panorama est exceptionnel. Au nord, non, pas les corons ! Mais les Alpes enneigés qui barrent l'horizon. Et un peu plus près, le sommet du Mont Ventoux, lui aussi couvert de neige.

Les Alpes depuis la Sainte-Baume (Saint-Pilon)


Au sud, la mer, du Cap Canaille à Toulon. Les nuages nous barrent un peu l'horizon mais le spectacle continue.

La mer et le versant sud de la Sainte-Baume

Et ce panorama nous accompagnera jusqu'au Pas de l'Ai.


Le Signal des Béguines et le Joug de l'Aigle


Sommet du Signal des Béguines (1147 m)


Le parcours, balisé de rouge et blanc (GR9 Chemin des Crêtes), nous emmène sur le sommet du Signal des Beguines, point culminant de la chaîne de la Sainte-Baume à 1147 mètres. Le passage au pied de la croix qui marque ce sommet est rapide car la boucle est longue et le lieu de la pause déjeunatoire est imposé... Direction le Pas de l'Ai, au pas de course !

Cette montée vaut bien un selfy


Idem pour l'autre sommet, le Joug de l'Aigle, tout près, lui aussi crédité d'une altitude de 1147 mètres.

Comme son nom l'indique, le chemin suit la crête, sans grosse difficulté. Au sol la roche est sculptée par l'érosion. Une attention particulière sur la gauche car nous sommes au sommet des falaises et l’aplomb est impressionnant. Donc par jour de grand vent, attention....


Le Chemin des Crêtes entre rochers et plantes rases. A noter : Si vous n'avez pas de gants, une bonne paire de chaussettes (propres) peut faire l'affaire ! L'inverse est plus difficile...

Chemin des Crêtes sur le GR9 (tracé rouge et blanc)


Au sol, les plantes sont rases. Les thyms, les santolines, les lavandes ont adopté un port rasant pour se protéger du vent et pour résister au soleil l'été.
Les Asphodèles pointent déjà leur nez, comme les tulipes sauvages ou les Crocus en bouton mi-février (Voir la fiche) !

Couple de Crocus (Joug de l'Aigle)



Et puis, catastrophe ! De chaque côté du chemin, les plaques de terre sont comme labourées. En regardant de plus près, les bulbes des Asphodèles sont sans dessus dessous.Un peu plus loin, se sont les petits crocus qui sont racines à l'air ! Et c'est comme ça sur des dizaines de mètres. Le coupable ? Il n'a pas laissé son nom, mais c'est un travail de cochon !
Les grandes hampes des Asphodèles sont si belles au printemps (Voir sa fiche).

Asphodèle (Pic de Bertagne)


Enfin... Je fais glisser quelques mottes sur les bulbes déterrés et visiblement gelés, en espérant que le gel ne soit que superficiel. Le geste est ridicule, mais bon... Pour les sangliers, il faut bien se nourrir, mais un civet leur va si bien...




De loin, la Sainte-Baume est assez plate sur ses sommets. En réalité, lorsque l'on suit le chemin des crêtes, l'effet "montagnes russes" n'est pas négligeable au niveau des mollets, aidé par un sol alternant plaques de calcaire trouées et de plaques de terres en dégel. Mais rien de bien méchant...



Le Pas de l'Ai

Une dernière descente et nous laissons le tracé rouge et blanc du GR pour un tracé jaune. Le tracé suit la crête mais au bout de quelques mètres, virage à gauche toute. Nous nous faufilons entre deux rochers. C'est le Pas de l'Ai.


Ce "Pas" ("Passage" en provençal) est étroit et un peu délicat. Je ne parle pas du fait que les plus gros doivent rentrer le ventre. Je parle de la pente et des rochers qui réclament un peu d'attention.

Mais quelques mètres plus bas, c'est "Le Paradis". Rassurer-vous, il n'y a pas eu de miracle...C'est le nom de la petite clairière entre les rochers.

"Ai" peut être traduit par "âne" (cf. Pèbre d'ai). On peut donc penser qu'il s'agit du "passage de l'âne" !

Petite remarque pour bien prononcer "Ai" et éviter d'être ridicule. C'est "Aie !"comme le pèbre d'Ai, comme s'il y avait un tréma sur le i.

Le Sentier Merveilleux

C'est déjà le retour. Plus de difficultés. La descente sera longue et tranquille sur le Sentier Merveilleux...

Survivre sur les rochers n'est toujours facile

Le sentier doit son nom à la végétation qu'il traverse. Une végétation dense, des rochers moussus, des arbres morts troués et écaillés de champignons.



La route s'élargit. La descente continue. Au bord du chemins des Hellébores en fleurs baissent la tête.



Les ifs semblent se plaire dans ce coin orienté au nord, abrité par les grandes barres de rochers gris. Les feuillus n'ont pas encore de bourgeons.

Chatons de Noyer (?)

Un débat nous anime sur des arbres couverts de chatons. Noisetier... Saule... Bouleau... Le bouleau ? Un comble pour les retraités que nous sommes...

Carrefour des Trois Chênes. Dernier kilomètre et nous sommes arrivés !

Les sites traversés

Le Chemin des Roys, la Chapelle des Parisiens, le Col du Saint-Pilon, le Signal des Béguines et le Joug de l'Aigle, le Pas de l'Ai, le Sentier Merveilleux.

La végétation

Sur les crêtes : les plantes classiques des sommets provençaux : lavandes, santoline, thym, chardon, asphodèles, crocus, tulipes sauvages...
Dans la foret : les arbres de cette forêt remarquable et aussi les hellébores déjà fleuries. Pour l'arbre à chatons...

Le parcours

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Dénivelé positif cumulé : 571 m
Dénivelé négatif cumulé : 564 m
Altitude maxi : 1131 m
Altitude mini : 674 m
Altitude moyenne : 888 m

Temps estimé : 4 h 30
Numéro carte IGN : 3345 OT

Argéras, Argélas, Ajonc de Provence

Argeras, Argelas, Argelat, Ajonc de Provence ou Ajonc à petites fleurs (Ulex parviflorus Pourr.) 


Argélas de Carpiagne
Il est connu sous les noms d'Argelàs, d'Argelat ou d'Argeràs, avec ou sans accent (sur le a ou dans la prononciation), de Genêt épineux, de Genêt scorpion. Ça dépend du village où vous êtes, entre la Catalogne, le Languedoc et la Provence. Chez nous c'est l'Argélas !

Si en début d'année les randonneurs apprécient ses jolies tâches jaunes qui décorent la garrigue, les Argélas sont peu appréciés par ceux qui tentent de les traverser tant leurs épines sont agressives. Lorsque leur taille dépasse le mètre et qu'ils poussent en rand serrés, ils constituent de véritables barrières.

Une de ses qualités, si c'en est une, c'est de coloniser rapidement les espaces incendiés !

L’Ajonc de Provence ou Ajonc à petites fleurs (Ulex parviflorus Pourr.) est une espèce qui fait partie des plantes méditerranéennes dont la floraison est la plus précoce. Dès janvier, en même temps que le romarin et le globulaire Alipon, il parsème la garrigue de touffes jaunes.
Il appartient au genre Ulex et à la famille des Fabacées (ou Légumineuses). Nom latin : Genista scorpius. Nom catalan : gatosa. Castillan : tojo, aulaga morisca. Source Wikipédia.