Asphodèle

Asphodèle de Bertagne

Certains vont dire qu'ils n'ont jamais vu cette fleur sur les pentes de la Sainte-Baume. Qu'il doit s'agir d'une erreur.
Et bien c'est vrai que pour voir ces belles hampes florales d'un bon mètre de hauteur, il faut se balader au bon moment, entre avril et mai. On dit que quand l'asphodèle est en fleurs, Pâque n'est pas loin !

De la famille des Lys,  l'asphodèle est un vrai chef-d'oeuvre de la nature ; la longue tige peut supporter en même temps, boutons, fleurs ouvertes, fleurs fanées et boules.

Fin mai, les hampes ne supportent plus de fleurs mais de petits fruits marron. puis en juin, comme si sa mission était accomplie, il sèche et disparaît dans l'été !

Asphodèle du Pic de Bertagne

Mais au printemps prochain, de nouvelles hampes sortiront du sol et parfois coloniser des endroits improbables, comme sur la photo ci-dessus.

L'ennemi de l'asphodèle, il a quatre pattes et un groin capable de labourer les petites bandes de terre en fin d'hiver. Si vous faites cette balade en février, vous pourrez constater les dégâts. Les sangliers à la recherche de nourriture déterrent les bulbes d'asphodèle et les bulbes rescapés sèchent ou gèlent...

Côté légende et histoire




Son nom vient du grec asphodelos qui signifie « fer de pique », sûrement à cause de la forme de ses feuilles !

Dans l'antiquité, l'Asphodèle était la plante des cimetières. Dans la mythologie grecque, le pré des Asphodèles était un lieu des Enfers. Les âmes des morts qui eurent une existence banale, sans crime et sans action vertueuse, y mènent une existence... ennuyeuse... Donc le pré des Asphodèles  n'est pas dans nos collines parce qu'on ne s'y ennuie pas...

La tige sèche de l'Asphodèle servait de flambeau pour éclairer les maisons ou les chemins : d'ailleurs en corse,  l'Asphodèle est appelé luminellu ou de candelu,

Côté pratique, les feuilles de l'Asphodèle ont été utilisées pour remplir les paillasses, pour deux qualités essentielles pour la literie : les feuilles sont imputrescibles et elles ne gardent pas l'odeur de l’urine...

Côté alimentaire, on a mangé ses racines (âcres crues, mai sucrées cuites !) Le plus étonnant, c'est qu'au 19ème siècle, on a testé la plante pour en tirer évidemment de...  l'alcool que certains ont jugé meilleur que celui du vin !


Côté littérature

Et ne pensez pas que la béatitude des héros et semi-dieux, qui sont par les champs Élyséens, soit en leurs asphodèle, ou ambroisie ou nectar, comme disent ces vieilles ici (...), RABELAIS, Pantagruel, I, 13.



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