La voiture est sagement garée sur un des premiers parkings de la Route des Crêtes en sortant de Cassis. Direction plein sud sur le premier sentier pour laisser la route et son asphalte et se retrouver face à la mer.
Dès le début, le sentier suit la crête et l'on peut goûter aux vertiges des
falaises Soubeyranes jusqu'au
Cap Canaille et ses 363 mètres au dessus de la mer.
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Vignobles entre mer et garrigue. |
Dans premiers kilomètres nous découvrons quelques uns des 165 hectares de vignes qui fourniront plus de 600 000 bouteilles des
vins de Cassis (AOC). Le sol calcaire et une récolte du raisin
(1) à complète maturité permettent d'obtenir un blanc très sec.
(1) Cépages : Ugni blanc, Doucillon, Clairette, Marsanne, Pascal blanc et Sauvignon pour les vins blancs. Grenache, Carignan, Mourvèdre et Cinsault pour les vins rouges.
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Le port de Cassis depuis le Cap Canaille |
Dans cette première partie, le sol caillouteux ressemble à celui des Calanques voisines. Pour la végétation, c'est celle des garrigues basses de la Provence marseillaise : bruyères, genets,
cistes,
thyms, romarins, chênes kermès, pins d'Alep. Ces derniers sont souvent souvent alignés, comme pour témoigner des reboisements des parcelles détruites par les incendies, il y a quelques décennies.
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Les Calanques et les îles de Marseille |
Sans être difficile, cette mise en jambe est constituée de petites montées et de descendes dues à un relief vallonné et une côte dentelée.
Le parcours est jalonné de grandes dalles rocheuses transformées en belvédères et offrant un panorama extraordinaire.
A noter que sur ce sentier caillouteux et ces crêtes dentelées et vallonnées, ces belvédères sont autant de pauses bienvenues pour les mollets fainéants !
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Grande Tête - Le relief tourmenté |
Sournoisement, le parcours vous emmène sur le point culminant des falaises, la
Grande Tête.
394 mètres au dessus de la mer, un record de France pour une falaise, une médaille d'argent pour le championnat d'Europe !
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Falaises - Imiter les mouettes |
Nous côtoyons quelques mouettes entrain de planer, jalouses de voir des bipèdes sans ailes à cette altitude. Des cordes fixées sur les aplombs révèlent des chemins d'escalade réservés aux initiés.
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Le Cap Canaille vu du port de Cassis |
Sur ce sommet, la vue est imprenable. Côté mer, sur la droite, Cassis, les Calanques et les îles de Marseille. Côté sud-est,
La Ciotat et au loin, le
Cap Sicié et
Toulon.
Un demi-tour, dos à la mer, en évitant la chute bien-sûr, c'est le défilé des collines provençales. Marseilleveyre, Garlaban (un peu caché), la Sainte-Victoire, la Sainte-Baume, etc.
La pause sur la Grande Tête terminée, direction le Sémaphore. Le sentier descend. Les galets et les blocs de conglomérat rougeâtre remplacent maintenant la pierraille blanche, jusqu'à devenir un Poudingue brun sur les hauts de La Ciotat.
De temps en temps un arbousier émerge entre les pins d'Alep dont certains sont réduits à l'état de bonsaï.
Arrivés au Sémaphore, une belle table d'orientation vient au secours de nos pauvres connaissances géographiques.
La Ciotat, avec
l'Ile Verte, ses calanques,
Figuerolles et le
Bec de l'Aigle sont à portée d'objectif.
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Le Bec de l'Aigle, l'Ile Verte et les hauteurs toulonnaises |
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Cassis depuis les Falaises de Soubeyrannes |
Une photo et en route pour une petite incursion vers
La Ciotat. Cette dernière boucle commence par une descente à travers les restanques abandonnées jadis plantées
d'oliviers et de
cultures sèches (pois-chiches, lentilles...) et utilisées pour l'élevage caprin.
Le sentier serpente entre la
Carrière de la Vigne et les sommets de
Sainte-Croix et se faufile entre rochers et romarins.
Ruines, murs de pierres plates et oliviers rescapés témoignent encore d'une activité agricole du siècle passé sur ces terrasses ordonnées maintenant envahies par les
cistes.
La
Chapelle de notre Dame de la Garde se pointe sur la droite, mais elle sera l'objet d'une autre balade, histoire de découvrir le bâtiment mais aussi le bord de mer au pied des falaises, en particulier
l'Anse du Cannier, sans oublier de visiter le
Trou de la Jeannette.
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Villa Michel Simon |
Le temps d'observer (de loin) la maison de
Michel Simon et quelques belles villas, nous voilà à notre terminus, la calanque de
Figuerolles et sa vigie, le sommet du
Capucin, coiffé ce jour-là d'une demi-douzaine de grimpeurs kamikazes.
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Calanque de Figuerolles et le Capucin |
Les plus courageux peuvent pousser la balade jusqu'au
parc du Mugel et à
l'Anse du même nom, même si le Mugel mérite une balade à lui seul.
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Baie de La Ciotat depuis le parc du Mugel |
Prendre le temps de découvrir les différentes plantations, avec des essences rares dans la région, les bassins alimentés par des calades qui montent jusqu'au belvédère par un sentier pentu immergé dans les galets des calades restaurées et les parois de poudingue.
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Belvédère du parc du Mugel.
Un peu de pin, beaucoup de bleu et du poudingue |
Pour le retour, même itinéraire mais les deux bonnes heures de marche ont sollicité nos mollets, bien que soulagés par la beauté d'un panorama qui nous a accompagnés jusqu'au
Pas de la Colle.
En savoir plus...
Quelques repères pratiques
Cette randonnée ne comporte pas de grosse difficulté mais un aller-retour de plus de cinq heures de marche sur ces montagnes russes sollicite les organismes.
Le dénivelé est supérieur à 1300 m pour une altitude maximale de 400 m.
Aux 15 km du tracé, il faut rajouter les détours indispensables pour admirer les criques et les rochers. Néanmoins, la proximité de la route des Crêtes et de ses nombreux parkings permet de moduler la randonnée en fonction de la forme des randonneurs !
Evidemment, une balade à éviter les jours de grand vent et pendant les mois de forte chaleur ! Ne pas mésestimer l’effet montagne russe et penser à emmener beaucoup d'eau...