Décharges sauvages, l'envers du décor


(Màj 07/2020) Dans certains coins de notre garrigue, on peut trouver ces décharges sauvages au bord des chemins de randonnées, souvent au début des chemins DFCI ou aux chemins vers des clairières facilement accessibles. Et si vous en trouvez une, c'est comme pour les champignons, regardez bien autour de vous, il y en a sûrement d'autres.
Mais ces décharges sauvages, même si elles poussent comme des cèpes, elles sont plus difficiles à avaler que des pissacans...

Voici quelques espèces

Certains monticules sont constitués de déchets inertes générant principalement une pollution visuelle sur des sites protégés, en espérant que la nature et le temps feront le ménage...
Mais les composants de certaines décharges peuvent avoir un impact beaucoup plus dangereux sur l’environnement : polluants, déchets amiantés, gravats sans compter les risques d'incendies, d'obstructions, etc.

Parpaings et déchets verts - Au pied du Douard


Accès équipements techniques- Haute tension, attention aux décharges - ZI Paluds

Plaques fibrociment - Sud Sainte-Baume 

Tuiles et briques - Les crètes Cassis La Ciotat

Déchets verts et bruns - Les Crètes

Panaché - Les Crêtes

Ce n'était pas un mur porteur - Sainte-Baume

Puzzle - Sud Sainte-Baume

Baguenaudier (Colutea arborescens)

Baguenaudier ou Arbre à vessies


C'est sur les hauteurs de Cuges que j'ai découvert de beaux spécimens de cet arbrisseau original.
Même s'il n'est pas rare, on ne le trouve pas partout, pourtant le baguenaudier sait s'adapter à la rudesse de nos garrigues.
Difficile de le rater lorsque, au début de l'été, il déploie ses jolies fleurs jaunes et en automne, lorsque les gousses gonflées décorent ses branches.

Côté légende

Source Informations et Documents
La première approche est donnée par son nom. Baguenaudier nous amène évidemment au verbe "baguenauder" dont le dictionnaire me donne deux définitions : "s'amuser à des choses vaines et frivoles" et "flâner". Je ne vois pas vraiment le rapport avec mon arbrisseau dont les racines bien encrées dans les éboulis interdisent tout vagabondage...
A moins que le nom de son fruit nous éclaire, même s'il ne faut pas prendre les vessies pour des lanternes. Lorsqu'elles sont gonflées, les baguenaudes sont utilisées par les gamins qui les pincent et les font péter entre leurs doigts.  Mais bon, pas grands rapport avec les frivolités ou les flâneries...
N'étant pas convaincu, j'imagine une origine... Le Baguenaudier étant barochore, la dispersion de ses graines se fait par gravité (je sais, je fais le savant). En hiver, lorsque ces gros haricots gonflés sont secs, et qu'ils se décrochent des branches, ils tombent au sol et sont transportés au gré des vents, permettant à l'arbrisseau de se multiplier ailleurs...
Et là on peut chanter la chanson de Richard Gotainer :
"Tu baguenaudes dans les pâturages. 
Tu t'en vas te promener, Belle des champs..."

En regardant les haricots aux cosses transparentes on comprend pourquoi cet autre nom d'arbre à vessies. Mais un autre nom apparaît dans la littérature, celui de Séné d'Europe et là, Séné nous éclaire sur l'utilisation du Baguenaudier comme laxatif... Si les spécialistes ne semblent pas quantifier l'efficacité de ses qualités purgatives, ils semblent d'accord sur son mauvais goût qui dissuade tout patient d'être constipé...

Source Wikipedia
Le dernier volet fait référence à un jeu ancien, le jeu du baguenaudier, casse-tête inventé par un mathématicien italien : Girolamo Cardano qui l'a peut-être hérité d'un inventeur chinois...


Le baguenaudier héberge un papillon qui porte son nom, l'Azuré du baguenaudier. Ce joli petit papillon pond ses oeufs dans les gousses de son hôte où sa larve trouvera le gîte et le couvert !

Côté botanique

Nom : Baguenaudier (Colutea arborescens), appelé aussi Baguenaudier arborescent, Arbre à vessies, Séné d'Europe.
Arbrisseau de la famille des Fabacées (ou Légumineuses).
Fruits : "baguenaudes", gousses brun rougeâtre qui enflent à maturité et deviennent translucides.
Fleurs : jaunes, papilionacées.
Sous-espèces : arborescens, gallica

Références 

Wikipédia : Baguenaudier

Lascours - C'est déjà le printemps

Flore et vallons sous Garlaban

Lascours, ce petit village au pied du Garlaban est aujourd'hui notre point de départ d'une balade assez difficile pour les randonneurs sortant de leur hibernation. Ce n'est pas le passage devant l'église qui fera un miracle, au contraire, la pente et les éboulis du sentier chauffent déjà les mollets...
Deux objectifs dans cette balade de début mars : admirer les vallons et barres rocheuses du Garlaban et découvrir les premières fleurs printanières.

Le sentier est un peu difficile et la pente ne permet pas aux diesels de s'échauffer. Devant, les gazelles ont déjà déclenché une échappée. Et l'escargot que je suis a un peu de mal à suivre, il en bave déjà et sort ses antennes pour voir où se trouve le gruppetto...


En parlant d'antenne, à droite, le Mont des Marseillais (628 m) couronné de ses antennes relais.


Et à gauche, Garlaban montre le bout de son nez. En contrebas, les jolies restanques et les carrés d'oliviers des Esparets et du Grand-Vallon...


Côté Flore

 

Globulaire Alipon ou Séné de Provence

Narcisse sauvage
Et sur les flancs des grandes barres rocheuses, les premières fleurs apparaissent.

Tout d'abord, le Globulaire Alipon qui déploie ses grandes touffes de fleurs bleues. C'est la star des éboulis et une longévité qui reste une énigme pour les primo-randonneurs.

>> En savoir plus sur le Globulaire Alipon 


Plus discrètes et plus éphémères, les Narcisses. Je sais, je confonds jonquilles et narcisses. Vite le portable et Internet...
"Le nom latin de la véritable jonquille est Narcissus jonquilla, jonquilla. La jonquille a des feuilles rondes et fines contrairement à la "jonquille" aux feuilles aplaties de 6 à 12 mm de largeur. La Jonquille s'appelle Narcissus, le narcisse n'est pas le mâle de la jonquille, il s'appelle Narcissus pseudonarcissus."  
Rien compris...

Mais un peu plus loin, j'apprends que l'on utilise le nom "jonquille" à tort la plupart du temps. Le nom "narcisse" remet tout le mode d'accord car même la véritable jonquille est un narcisse.
Et bien vive les narcisses. Ils sont bien au rendez-vous de notre balade !
On dit que les plantes à bulbe annoncent l'arrivée du printemps. avec sa trompette, le narcisse claironne son arrivée.


Gueule de Loup, Muflier
Entre de vieux restes d'asperges sauvages, de romarin séché, une Gueule de Loup étend ses fleurs jaunes à l'horizontale.
Quand on a une hampe florale aussi longue, on évite de pousser en plein vent. On choisit un coin au soleil avec de la bonne terre et abrité du Mistral. 
Mais la jolie fleur m'a fait comprendre qu'elle n'a pas choisi de naître ici, et même si les conditions y sont un peu rudes, elle apprécie ce coin, ses amis et y refleurira l'an prochain !

Barlie de Robert, Orchis géant
Himantoglossum robertianum
Une orchidée sauvage, une Barlie de Robert, a choisi de pousser au bord du sentier, au pied d'un chêne kermès. D'habitude la plante affectionne les plans herbeux dégagés et sans concurrence !

 >> En savoir plus sur la Barlie de Robert 


Un peu plus loin, dans la fissure d'un rocher, une touffe d'iris des garrigues aux fleurs jaunes pointe fièrement son glaive malgré sa petite taille. Toutes les étapes de la floraison sont présentes...
Dans son petit balcon, la plante va se dépêcher de fleurir et alimenter son rhizome avant de disparaître l'été venu...
  >> En savoir plus sur l'Iris des Garrigues...

Iris lutescens, appelé iris des garrigues

Côté vallon

Notre parcours emprunte parfois de vieux sentiers charretiers reconnaissables aux murets latéraux en pierres sèches. Curieusement, ils disparaissent à mi-pente et leur utilisation reste un mystère.



Les sentiers balisés sont nombreux et permettent de découvrir les différents vallons dont les flancs sont zébrés par des barres de calcaire gris-bleu.


Grand-Vallon, Baume-Plate, Marmite... des lieux arides et sauvages sculptés par le temps où pleuvent les anecdotes et les souvenirs d'anciennes randonnées.


Au fond du vallon, en arrière plan, la Sainte-Baume (la Grande Tête).

Rappel des fleurs rencontrées

- Barlie de Robert
- Iris jaune des Garrigues
- Narcisse sauvage
- Globulaire Alipon
- Gueule de Loup


Iris des Garrigues (Iris lutescens)

L'Iris des Garrigues apparait dans les lieux secs des régions méditerranéennes de l'Espagne à l'Italie, dans petites clairières caillouteuses sans concurrence ou dans les failles calcaires où leur rhizome trouve assez de terre pour survivre, mais toujours au soleil... 
Ils fleurissent de mars à mai. Leurs grandes fleurs sont souvent jaunes ou violettes, mais on peut en trouver des bleues, des jaunes très clairs voire des blanches.
Son nom : Iris lutescens, iris des garrigues, iris jaunâtre ou iris nain


Iris des Garrigues sur les sentiers du Garlaban
 L'Iris des Garrigues n'est pas menacé de disparition, sauf sur les espaces très fréquentés. Lorsque la fleur a disparu et qu'il ne reste que les feuilles, ces petites lames vertes, merci aux randonneurs de ne pas les piétiner...

 Côté Légende

- L'iris a inspiré les plus grands. Comme Chateaubriand qui a écrit : «Dans l'Orient obscur, déployant un arc immense, l'iris brille au soleil couchant.»
- La légende du roi Clovis qui a échappé aux Wisigoths en se cachant dans un monceau d'iris et qui aurait décidé d'en faire l'emblème de la royauté.

Côté Botanique 

En savoir plus : Iris lutescens (Wikipédia).